La flambée des prix des produits de base sera-t-elle brève ou marque-t-elle le début d’un nouveau supercycle? Les investisseurs sont nombreux à se poser la question.
Avec du recul, nous avons constaté que les périodes de croissance de l’économie mondiale ont tendance à provoquer une demande importante et durable de matières premières et qu’elles sont souvent associées à des périodes de croissance prolongée, ou des supercycles, des produits de base. Par exemple, la demande croissante alimentée par l’industrialisation rapide de la Chine a été un facteur clé du supercycle des produits de base qui a pris naissance en 2000.
Pour un pays exportateur de produits de base comme le nôtre, les périodes de forte demande et de hausse des prix sont particulièrement importantes, car elles sont à la source de changements macroéconomiques au chapitre de l’emploi, du revenu global, de l’inflation et des taux de change. Les prix des produits de base sont un indicateur clé de croissance économique et de progression des marchés au Canada.
Voici un exemple concret : En 1999, les produits de base représentaient environ 34 % des exportations nominales du Canada. En 2015, cette proportion avait grimpé à 43 % grâce au supercycle des produits de base principalement alimenté par la demande chinoise1.
L’année dernière, les prix des produits de base ont commencé à augmenter à l’échelle mondiale, atteignant souvent des sommets inégalés. Cette augmentation a suivi l’effondrement sans précédent des prix des produits de base qui a eu lieu au début de 2020, déclenché en grande partie par la demande famélique au début de la pandémie de COVID-19.
Investir malgré l’incertitude
Comme nous l’avons mentionné, le regain de croissance à l’échelle mondiale est en grande partie à l’origine des hausses de prix et du déclenchement d’un nouveau supercycle. À cette étape-ci de la pandémie et à mesure que l’activité économique reprend, on s’attend à une hausse des dépenses des consommateurs et des entreprises, ce qui alimentera la croissance mondiale.
Ce fil d’événements est logique, mais il est également essentiel de s’interroger sur la durabilité de certaines hausses récentes des prix et sur leur degré de sensibilité aux facteurs actuels comme les suivants :
Ainsi, il est encore trop tôt, à notre avis, pour déterminer si nous sommes en présence ou non d’un supercycle. Puisque la situation évolue, nous suivons de près l’exposition
du marché canadien aux secteurs des matériaux et de l’énergie. Soulignons que les gestionnaires de nos fonds sous-jacents utilisent une approche ascendante pour choisir chacune des actions en portefeuille. Un grand principe sur laquelle repose notre philosophie de placement consiste à investir dans des sociétés de qualité qui présentent de solides bilans. Certaines sociétés peuvent, selon nous, nous permettre de profiter de périodes prolongées de hausse des marchés tout en nous protégeant durant les périodes de baisse. Les placements dans de telles sociétés nous aident à construire des portefeuilles conçus pour résister à la volatilité et continuer de générer une croissance stable de qualité. C’est ainsi que nous gérons nos placements, malgré les questions d’ordre macroéconomique.
NOTES:
1. Bahattin Buyuksahin, Kun Mo et Konrad Zmitrowicz, « Les supercycles des prix des produits de base : que sont-ils et que nous réservent-ils? » Revue de la Banque du Canada, Août 2016, https://www.bankofcanada.ca/wp-content/uploads/2016/11/boc-review-autumn16-buyuksahin.pdf.