STRATÉGIE DE RÉPARTITION DE L’ACTIF

Les marchés dans une véritable course à obstacles

Dans un contexte marqué par des difficultés généralisées, découvrez comment nous avons modifié notre stratégie afin de composer avec la volatilité actuelle.

05.13.2022 - par Scott Guitard, premier vice-président et gestionnaire de portefeuille

Les marchés ont été confrontés à de multiples obstacles au premier trimestre, comme la tragédie provoquée par l’invasion russe en Ukraine et des facteurs macroéconomiques, à l’instar de l’intensification des pressions inflationnistes, des efforts des banques centrales pour relever les taux d’intérêt afin de lutter contre l’inflation, et de la chute des cours obligataires. Les rendements boursiers ont été d’autant plus malmenés par les effets négatifs de la hausse du coût des intrants et de la guerre en Ukraine sur l’économie et les bénéfices des sociétés. Dans ce numéro, nous discutons de la volatilité au premier trimestre et nous expliquons les changements que nous avons apportés à notre stratégie pour composer avec cette période de turbulences. 

PRINCIPALES CATÉGORIES D’ACTIF

Marché monétaire/équivalents de trésorerie

Les banques centrales au Canada et aux États-Unis ont amorcé leur cycle de hausses des taux directeurs en mars. Au premier trimestre, nous avons commencé à surpondérer les équivalents de trésorerie afin de réduire le risque du portefeuille et d’augmenter la réserve de trésorerie en prévision d’un deuxième trimestre en dents de scie. 

Titres à revenu fixe 

Après une année 2021 difficile, les investisseurs espéraient un rebond des obligations en 2022. Or, l’inflation galopante a rapidement changé la donne pour les obligations canadiennes qui ont enregistré leur pire trimestre des 40 dernières années au chapitre du rendement. Au premier trimestre, la hausse des prix des biens et des services, la trop grande générosité des gouvernements et les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, se conjugués aux reconfinements en Chine pour lutter contre la COVID-19 et à une flambée des prix des produits de base causée par l’invasion de l’Ukraine et ainsi provoqué une tempête parfaite. À court terme, il est plus probable que les taux obligataires augmentent, mais nous croyons que le marché des obligations évoluera au gré du cycle de resserrement de la politique monétaire et des prochaines hausses des taux d’intérêt des banques centrales. 

Actions

Les actions mondiales se sont enfoncées au premier trimestre, à l’exception des actions mondiales qui ont été favorisées par la forte remontée des prix du pétrole brut. Les marchés développés ont surpassé les marchés émergents, les difficultés des pays importateurs de produits de base ayant occulté les retombées positives des pays exportateurs de produits de base. La Chine a de surcroît ressenti les effets négatifs des reconfinements décrétés pour lutter contre la COVID-19. La montée des prix du pétrole et des taux d’intérêt a permis aux actions de valeur de surpasser les actions de croissance. Nous nous attendons à ce que ces tendances se poursuivent en raison de l’impact disproportionné de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur certaines économies et entreprises. 

SECTEURS DES TITRES À REVENU FIXE 

Obligations de sociétés canadiennes de qualité supérieure

Les écarts de taux des obligations de sociétés de qualité supérieure sont restés stables durant le premier trimestre. Les gestionnaires de fonds sous-jacent ont privilégié les titres de qualité, ce qui a contribué au rendement, car les investisseurs cherchaient des titres sûrs. Au cours de la période, les taux des obligations de sociétés de qualité supérieure ont augmenté en valeur absolue.

Obligations d’État

Les taux des obligations d’État ont flambé (les cours ont chuté) au premier trimestre, car les banques centrales ont annoncé leur intention de normaliser les taux directeurs plus rapidement. Nous avons maintenu la sous-pondération des obligations de sociétés de premier ordre qui sont assorties de taux de rendement plus élevés et qui sont moins sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt.

MARCHÉS BOURSIERS

Actions canadiennes

Au premier trimestre, les actions canadiennes ont enregistré un rendement nettement supérieur, grâce à la forte pondération du secteur des produits de base, en particulier des sociétés pétrolières. Étant donné la montée des prix des produits de base et des taux d’intérêt, nous nous attendons à ce que le Canada tire bien son épingle du jeu. C’est pourquoi nous continuons de surpondérer le pays.

Actions américaines

Les actions américaines ont été plombées au début du trimestre par les craintes d’inflation auxquelles se sont ajoutées les inquiétudes relatives à la croissance économique à la fin du trimestre. Les actions de croissance, surtout celles des sociétés technologiques, ont tiré de l’arrière, car elles ont tendance à être plus sensibles aux variations des taux d’intérêt. Étant donné la solidité des fondamentaux des entreprises et de l’économie, qui peut résister à notre avis aux hausses attendues des taux d’intérêt, nous continuons de surpondérer les actions américaines.

Actions internationales

La proximité des pays et les liens économiques qui les unissent ont exercé des pressions à la baisse sur les actions européennes au cours du premier trimestre. La plupart des marchés boursiers d’Asie ont également trébuché, mais les actions japonaises se sont montrées plus résilientes. Durant la période, nous avons commencé à sous-pondérer les actions internationales, à privilégier les actions nord-américaines et à hausser la position en trésorerie afin de saisir des occasions de placement qui pourraient se présenter au cours des prochains mois.

Processus de répartition de l’actif

Les décisions en matière de répartition de l’actif découlent de discussions continues au sein de notre Comité des stratégies de placements des clients particuliers. Nous commençons par prendre des décisions de placement stratégiques par rapport à un portefeuille modèle interne, par exemple le portefeuille modèle de croissance équilibré. Ce portefeuille est fondé sur une composition de l’actif neutre et des conditions de marché stables1. La différence entre notre stratégie de placement et le portefeuille modèle reflète notre engagement ferme à gérer le risque efficacement et à réaliser nos objectifs de rendement à long terme. Lorsque nous mettons à jour notre stratégie de placement, nous examinons notre portefeuille de placements en regard de son portefeuille modèle et effectuons les opérations nécessaires.

NOTES:

1.  Le portefeuille modèle de croissance équilibré est composé à 40 % de titres à revenu fixe et à 60 % d’actions.

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Scott Guitard, Premier vice-président et Gestionnaire de portefeuille